10 critères indispensables pour une orchestration des commandes performante

Face à la multiplication des canaux de vente, à la complexité croissante des flux logistiques et aux exigences toujours plus fortes des consommateurs, les enseignes doivent trouver le juste équilibre entre satisfaction client et performance opérationnelle. 

C’est là qu’intervient l’orchestration des commandes, une fonctionnalité essentielle d’un Order Management System (OMS), qui permet de piloter de manière intelligente et automatisée l’exécution des commandes. L’objectif ? Affecter chaque commande au bon lieu de préparation, au bon moment, via le bon canal, en tenant compte des objectifs commerciaux et des contraintes du terrain. 

Aujourd’hui, découvrez les coulisses de l’orchestration et des scénarios concrets, activés chaque jour par les enseignes.

Qu’est-ce que l’orchestration ?

L’orchestration des commandes est un processus automatisé piloté par un Order Management System (OMS), qui consiste à déterminer en temps réel le meilleur scénario de traitement d’une commande client. Ce scénario est choisi selon un ensemble de règles métiers et logistiques définies en amont dans l’ordonnanceur, appelées règles d’orchestration. 

Lorsqu’un client passe commande, l’OMS analyse l’ensemble des lieux de stockage disponibles (magasins, entrepôts, fournisseurs tiers) pour décider où et comment traiter la commande :  

  • Quel.s lieu.x de stockage mobiliser ? 
  • Dans quel ordre interroger les lieux de stockage ? 
  • Est-ce que j’autorise les envois multiples ? 


Pour répondre à ces questions, l’OMS s’appuie sur
différentes stratégies d’orchestrations.

Les différents modes d’orchestration

L’orchestration permet de désiloter les commandes, en traitant chaque commande selon les règles les plus pertinentes, quel que soit le canal d’entrée. Pour cela, plusieurs logiques d’exécution sont possibles. Les modes d’orchestrations déterminent la façon dont les lieux de stockage sont sollicités. Il existe plusieurs logiques d’orchestrations qui peuvent convenir selon les besoins et objectifs de l’enseigne :  

- Orchestration en simultané

Les lieux sont interrogés en parallèle, pour maximiser les chances de traitement rapide. C’est le premier qui accepte qui prépare la commande. Ce mode favorise la réactivité mais peut entraîner une sursollicitation des magasins, une mise en concurrence des points de stock, et une pression accrue sur les équipes. 

- Orchestration en cascade

Les lieux de stockage sont sollicités les uns après les autres, dans un ordre défini selon des priorités. Cette approche permet de répartir la charge dans le temps, de préserver les ressources opérationnelles, et de laisser une chance équitable à chaque magasin. L’orchestration en cascade peut être douce ou agressive, selon la rapidité avec laquelle on enchaîne les sollicitations. Elle peut s’adapter à la saisonnalité, à l’activité magasin ou à des périodes spécifiques (lancements, soldes…). 

Pour affiner ce pilotage, l’OMS s’appuie sur un ensemble de critères précis qui permettent de hiérarchiser et prioriser les lieux de stock à interroger.

Les critères clés pour une orchestration fine

Pour garantir une orchestration performante, l’OMS combine des règles de filtrage et de tri. Ces règles permettent de sélectionner les bons lieux de préparation, au bon moment, selon des critères à la fois logistiques, commerciaux et opérationnels. 

Les règles de filtrage : exclure ce qui ne convient pas

- Préparation partielle ou complète

L’OMS permet aux enseignes d’autoriser la livraison en un ou plusieurs envois. La règle d’affectation en “complet” ou en “partiel” permet de définir si le traitement d’une demande de préparation peut faire l’objet d’une acceptation partielle ou non. Dans le cas d’une affectation en mode “complet”, le lieu de préparation accepte tout ou rien. Dans le cas d’une affectation en mode “partiel”, le lieu de préparation a la possibilité d‘accepter seulement une partie de la demande.  

- Typologie du lieu de préparation

Il est possible de cibler uniquement certains types de lieux : magasins, entrepôts, réseau en propre, franchisés, affiliés, ou un lieu de stockage spécifique que l’on définira L’OMS s’adapte à l’organisation de l’enseigne pour éviter de solliciter des lieux non compatibles. 

Les règles de triage : quel est l'ordre de priorité ?

Une fois les lieux éligibles identifiés, l’OMS les trie selon un ordre de priorité dynamique, défini à partir de multiples critères. Le but : concilier expérience client, performance logistique et rentabilité. 

Voici les principaux critères utilisés dans les stratégies d’orchestration : 

- Distance

La distance est un critère assez répandu. Plus le lieu de préparation est proche du client, plus le délai de traitement de commande et donc de livraison sera rapide. C’est un critère essentiel pour limiter des surcoûts logistiques et permettre à certaines enseignes de contrôler leur empreinte carbone. 

- Activité du lieu de préparation

Ce critère est directement lié à la sollicitation du lieu par l’OMS. Un lieu peut avoir du stock mais peut être temporairement saturé (sous-sollicité, sous-staffé, période de solde sur un flagship store…). L’OMS prend en compte la charge opérationnelle en temps réel pour éviter les engorgements ou au contraire activer des points de vente sous-sollicités. On parle alors de lissage selon l’activité du lieu de préparation 

- Performance du lieu

Tous les lieux ne se valent pas en matière de fiabilité : taux de refus, retards, commandes expirées… L’ordonnanceur peut déprioriser les lieux peu performants. 

- Montant de stock

En cas d’orchestration partielle, l’OMS peut privilégier les lieux de préparation dont la valeur totale des articles préparables est la plus élevée. Plutôt que de raisonner uniquement en nombre d’unités, l’ordonnanceur évalue la valeur marchande du stock mobilisable. 

Exemple : un magasin A peut préparer un article d’une valeur de 100 €, tandis qu’un magasin B dispose du même article à 80 €. Le lieu avec la valeur totale la plus élevée sera priorisé. 

- Quantité de stock

Ce critère intervient en cas d’affectation partielle : l’OMS cherche à maximiser le nombre d’articles préparables sur un même lieu, même si ce dernier ne peut pas traiter la commande en totalité. Ici, la logique ne porte pas sur la valeur des articles, mais bien sur la quantité brute : l’objectif est de réduire le nombre d’expéditions et simplifier la logistique, en centralisant au maximum la préparation sur un seul lieu. 

Exemple : pour une commande de 8 unités, si aucun point de vente ne peut la préparer en entier, l’OMS privilégiera celui qui peut en préparer 7, plutôt qu’un autre qui n’en a que 4. 

- Rotation de stock

Un produit qui stagne depuis plusieurs semaines dans un point de vente peut être activé en priorité pour accélérer son écoulement. À l’inverse, un article en flux tendu sera réservé à des commandes critiques. 

- Profondeur de stock

Ce critère mesure la capacité d’un lieu à répondre à plusieurs commandes successives. Un point de préparation avec peu d’unités disponibles sera interrogé après un autre disposant d’un stock plus important, capable de servir plusieurs commandes sans risque de rupture. 

- Taille de la réserve

Certains magasins disposent d’espaces de stockage plus grands, leur permettant de traiter un plus grand nombre de commandes sans perturber l’activité en boutique.

- Note du magasin

L’OMS peut intégrer un système de notation interne propre à chaque enseigne (qui se base sur la capacité à respecter des délais, sur la qualité de service, sur les avis, sur le nombre d’ETP en magasins, etc) pour prioriser les lieux de préparation selon leurs souhaits. Cette note peut être modifiée à tout moment. Par exemple, si un magasin connaît un pic d’affluence lors d’une grande braderie, sa note peut être temporairement abaissée pour limiter sa sollicitation par l’OMS et éviter la surcharge du personnel. Cela aide à mieux répartir les commandes selon la capacité réelle des magasins.

Les règles conditionnelles pour une orchestration dynamique

En plus des critères de tri, l’OMS peut intégrer des règles conditionnelles, basées sur le type de produit (volumineux, restreints, sensibles…), pour adapter le scénario d’orchestration en fonction du contexte. 

On parle alors d’orchestration dynamique : l’OMS applique une règle spécifique si certaines conditions sont remplies, définies à l’avance par l’enseigne. 

Exemple : si l’article est un best-seller, alors ne pas le proposer en préparation en magasin (car il s’écoule facilement sur place). 

Autre exemple : si l’article est volumineux, alors le faire expédier depuis l’entrepôt plutôt qu’un point de vente. 

Exemples de scénarios d’orchestration

Chaque enseigne peut paramétrer ses propres scénarios, en combinant règles de tri et règles conditionnelles. Ces combinaisons sont infinies, et Socloz vous accompagne dans leur modélisation. 

- Accompagner un lancement de produit avec succès

Une enseigne lance une collection capsule très attendue, distribuée à la fois en ligne et en magasin. L’objectif est de préserver les stocks dans les magasins stratégiques (flagship ou top stores) pour garantir leur disponibilité à l’ouverture et donner un maximum de visibilité aux produits. 

Scénario d’orchestration activé : 

  • Lorsqu’une commande e-commerce contient un ou plusieurs articles de cette collection, les magasins flagships sont exclus du périmètre d’orchestration. 
  • Seuls les entrepôts et les autres points de vente sont sollicités pour préparer la commande. 
  • Si le stock global devient insuffisant, une règle de rattrapage (fallback) permet de réintégrer les flagships si nécessaire. 

- Ecouler les stocks dormants en magasin pour éviter la démarque

Certaines boutiques peinent à écouler des articles d’anciennes collections ou des tailles peu demandées. Ces références occupent de l’espace en réserve et risquent la démarque. L’objectif est d’accélérer leur écoulement pour vendre ces pièces au meilleur prix, avant de lancer des promotions.  

Scénario d’orchestration activé : 

  • L’OMS identifie les articles à rotation lente (présents depuis x temps, selon le seuil défini par l’enseigne) 
  • Lorsqu’une commande contient un ou plusieurs de ces articles, ils sont automatiquement affectés en priorité aux magasins dont la rotation est plus faible pour ces références. 


Ce scénario est souvent activé avant les démarques, pour
désengorger certains points de vente. Il peut aussi être un atout de taille pour vider certaines zones en fin de saison et éviter les retours à l’entrepôt et les coûts qui y sont associés. 

- Commande mixte avec un produit volumineux

Un client commande à la fois un meuble encombrant et des petits accessoires. L’objectif est de limiter les surcoûts et le nombre de colis, en garantissant la promesse faite au client pour qu’il soit satisfait. 

Scénario d’orchestration activé : 

  • L’OMS détecte qu’un article nécessite une logistique adaptée (gabarit, transporteur spécifique…). 
  • La commande peut être splitée, de la façon suivante : le meuble est préparé depuis un entrepôt ou un magasin équipé, tandis que les petits articles sont envoyés depuis un lieu compatible avec une livraison groupée. 
  • Si nécessaire, les expéditions sont regroupées en un seul colis ou livrées en plusieurs temps avec communication adaptée au client. 

L’orchestration des commandes est bien plus qu’un simple arbitrage entre plusieurs lieux de stock. C’est un levier qui permet d’améliorer la rentabilité, la fiabilité logistique et la satisfaction client. Du fait de sa flexibilité, elle doit pouvoir s’adapter aux opérations commerciales et besoins spécifiques de l’enseigne. 

Avec un OMS avancé comme celui de Socloz, les enseignes sont accompagnées dans la modélisation de scénarios d’orchestrations précis et adaptés à leurs enjeux, en tenant compte de leurs objectifs commerciaux et leurs contraintes opérationnelles. En 2024, plus de 100 nouvelles fonctionnalités ont été ajoutées pour renforcer la précision, l’adaptabilité et la performance du moteur. Et cette évolution se poursuit chaque mois, au rythme des besoins de nos clients. 

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